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En quoi la durabilité transforme-t-elle l’avenir de la mobilité ?

Par Yann Schnerb

La montée en puissance des technologies numériques bouleverse la mobilité urbaine, dans un contexte de durcissement des réglementations environnementales. IMCD examine ce que cela signifie pour les automobilistes.

Face à l’évolution des préférences des consommateurs, au durcissement des réglementations environnementales et à l’émergence de nouvelles technologies qui bouleversent les modes de déplacement traditionnels, la notion de mobilité est en pleine mutation. Dans un contexte de bouleversement des habitudes, d’accélération de l’adoption des technologies numériques et de généralisation des modes de vie flexibles, cette nouvelle mobilité pourrait présenter un visage très différent d’ici quelques années, qu’il s’agisse des déplacements quotidiens pour se rendre au travail ou de sorties de loisir, le temps d’une soirée par exemple.


Chez IMCD, nous cherchons à comprendre de quoi l’avenir sera fait. Notre division Innovation automobile couvre de nombreux domaines (intérieur, extérieur, compartiment moteur, câblage, etc.). Parallèlement, notre groupe de travail chargé de la mobilité vise à anticiper les évolutions du marché et propose des conseils proactifs sur les nouveaux matériaux et les nouvelles formulations afin de tenir les clients informés des orientations stratégiques leur permettant de tirer le meilleur parti des nouvelles opportunités.


Face aux évolutions sectorielles, ce groupe de travail a identifié deux tendances majeures qui orientent l’avenir de la mobilité. Cet article examine les conséquences de ces tendances sur l’avenir de la mobilité et propose un éclairage sur la manière dont elles influeront sur le secteur au cours des prochaines années.

La durabilité comme principe directeur

L’impact le plus important sur la mobilité est sans doute la volonté des consommateurs d’adopter un mode de vie plus durable et de réduire leur dépendance aux combustibles fossiles. Autrement dit, la décarbonation jouera un rôle majeur dans la transformation de la mobilité personnelle.

L’essor des véhicules électriques a montré qu’il était possible de proposer des alternatives au moteur à combustion. De même, certaines start-ups et certains industriels étudient actuellement la possibilité de mettre au point des véhicules alimentés par des carburants de substitution comme l’énergie solaire ou l’hydrogène, même s’il faudra encore plusieurs années avant qu’ils ne soient viables à grande échelle.

 

L’automobile et son empreinte carbone

Pour les constructeurs automobiles, l’urgence est de réduire l’empreinte carbone de leurs produits. Ce secteur revêt une importance capitale dans la réalisation de l’objectif de zéro émission nette de CO2 d’ici à 2050.

Les émissions de gaz d’échappement ont un rôle considérable à jouer dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais les industriels commencent également à prendre en compte les émissions des matériaux dans l’évaluation de l’empreinte carbone de leurs produits tout au long de leur cycle de vie.

 

Le recours aux véhicules électriques (VE), qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre, permet de réduire les émissions de gaz d’échappement. Mais l’électricité servant à charger les VE peut être issue de combustibles fossiles comme le charbon ou le gaz naturel qui, eux, sont sources de pollution carbonique. En outre, la lourdeur des batteries, qui entraîne une consommation d’énergie accrue, constitue un handicap pour les véhicules électriques.


La fabrication de voitures plus légères, un enjeu qui a déjà figuré au cœur des préoccupations avec le moteur à combustion à trois cylindres, permet de répondre à ces deux exigences. Dans la mesure où les voitures plus légères consomment moins d’énergie sur la route, le fait de réduire le poids moyen d’un nouveau véhicule permet de réduire immédiatement les émissions. Et comme les VE plus légers ont moins souvent besoin d’être rechargés, la pression sur le réseau électrique est moindre.

Mais les questions d’empreinte carbone ne se limitent pas aux émissions générées par le processus de production. À la fin du cycle de vie d’une automobile se posent les questions du recyclage, de la récupération et de la réutilisation des matériaux. À mesure que les sites d’enfouissement commencent à manquer à travers le monde, l’économie circulaire devient un enjeu pressant pour les industriels comme pour les consommateurs. L’Europe accueille désormais la première usine au monde dédiée à l’économie circulaire des véhicules. Ce site permet de prolonger la durée de vie des véhicules, d’optimiser la gestion des ressources et de réutiliser les batteries et d’autres pièces automobiles une deuxième, voire une troisième fois.

 

De nouvelles options plus légères

Le groupe de travail d’IMCD sur la mobilité vise donc à identifier et à créer des matériaux susceptibles de répondre à ces paramètres. Nos partenaires du secteur de l’automobile ont obtenu d’excellents résultats avec des pièces fabriquées en polyamide renforcé de fibres de verre, qui sont nettement plus légères, plus souples et plus résistantes aux chocs que les solutions existantes. Il s’agit notamment de couvre-freins, de pédales d’embrayage, de bras de support pour consoles, de ponts transversaux ou encore de capots de moteur. 

De même, le choix des matériaux doit tenir compte des possibilités de récupération et de recyclage au terme du cycle de vie du véhicule. Qu’il s’agisse de matériaux biosourcés, recyclés ou recyclables, une circularité proche de 100 % est désormais indispensable. Ici, l’utilisation de matériaux à base de polymères pour les pièces peut permettre une réutilisation maximale tout en simplifiant leur récupération avec un faible impact énergétique.

Enfin, l’évolution technologique exige un examen très attentif de toute nouvelle proposition. Par exemple, l’électrification des véhicules s’accompagne d’un risque accru d’incendie. Par conséquent, tous les matériaux employés dans un VE doivent résister au feu et être ignifugés. Pour les matériaux non structuraux, IMCD propose des câbles en polyuréthane thermoplastique (TPU) et des élastomères PVC.

 

La souplesse de la mobilité en tant que service

L’évolution des modes de vie, de travail et de déplacement des consommateurs bouleverse la mobilité urbaine. Parallèlement, les préoccupations concernant la réduction de l’empreinte carbone et l’accélération des technologies numériques se sont accrues.


Le désir de posséder un véhicule cède rapidement la place à la notion de mobilité en tant que service.


Les consommateurs commencent désormais à adapter leurs besoins en fonction de la distance à parcourir. Un trajet peut commencer en métro ou en tramway, puis se terminer en vélo de location ou en scooter électrique. Il est également possible d’effectuer la totalité du trajet en covoiturage.

Comprendre la mobilité partagée

L’essor rapide de la mobilité partagée (grâce à la prolifération des applications sur smartphones) offre divers moyens accessibles et souples de se déplacer en ville.

Toutefois, lorsque l’usage d’un moyen de transport est partagé entre plusieurs utilisateurs, les industriels doivent accorder une attention particulière à des domaines comme l’hygiène et la sécurité, ainsi que la connectivité Internet, parallèlement aux questions de durabilité susmentionnées.

Une enquête menée récemment par le cabinet d’études de marché IHS Markit révèle que 54 % des consommateurs souhaitent que leur prochain véhicule personnel bénéficie d’un revêtement antimicrobien. Pour les acteurs de l’automobile, cela sous-entend l’utilisation de matériaux conformes aux protocoles d’hygiène et de sécurité.
 

Matériaux pour véhicules partagés

Les plastiques qui présentent des propriétés désinfectantes et autonettoyantes peuvent constituer une solution. Les surfaces fréquemment touchées peuvent également être enduites de nanoparticules de métaux aux propriétés antimicrobiennes, comme l’argent, le cuivre ou l’oxyde de zinc.

L’usage partagé des véhicules favorise également l’essor de la connectivité automobile et l’utilisation de technologies diverses (satellite, Bluetooth, Wi-Fi, Ethernet automobile etc.). Comme pour d’autres éléments, des questions fondamentales se posent en matière de conception, de poids, de sécurité et de modularité.

Les spécialistes de l’automobile d’IMCD sont à même de proposer aux industriels des conseils personnalisés sur la manière de s’adapter à l’évolution de la demande de mobilité.
 

Multitâche et essor des véhicules autonomes

Les nouveaux véhicules commercialisés aujourd’hui présentent différents niveaux d’autonomie, fruits des récents progrès technologiques réalisés dans des domaines comme l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique, les dispositifs de télédétection et les systèmes de géolocalisation ou de radionavigation par satellite.


En règle générale, ces véhicules ne satisfont qu’aux normes d’automatisation conditionnelle, désignées sous le nom de Niveaux 2 et 3 au sein du secteur. Par exemple, la direction, l’automatisation et le freinage peuvent déjà être commandés par ces véhicules, même si le conducteur doit conserver toute son attention.


Toutefois, certains marchés réglementent déjà l’utilisation de véhicules entièrement automatisés circulant sans conducteur sur des itinéraires prédéfinis et dans certaines circonstances.


La généralisation de l’automatisation complète des véhicules en mode mains libres n’étant plus qu’une question de temps, la question se pose désormais de savoir comment l’homme pourrait utiliser les capacités cognitives qu’il consacre d’ordinaire au contrôle du véhicule. Dans un véhicule entièrement autonome, le conducteur pourra consacrer son temps de trajet à d’autres activités, tout comme le font aujourd’hui les usagers du train ou du bus. En théorie, il pourra téléphoner, naviguer sur les réseaux sociaux, consulter sa boîte aux lettres électronique, voire participer à des réunions.

Optimiser l’automatisation

Pour le constructeur automobile, cette évolution soulève la question des nouveaux matériaux qui optimisent l’automatisation. Les matériaux de pointe légers et durables qui répondent aux exigences de mobilité urbaine deviendront plus courants. De même, les structures métalliques conçues pour protéger les occupants en cas de collision à grande vitesse sont susceptibles d’être remplacées par des polymères.

De la même manière, des matériaux composites durables et recyclables seront employés pour les panneaux de carrosserie, les vitres et les éléments intérieurs.

Et à mesure que l’expérience utilisateur évoluera vers la connectivité et le divertissement, la demande de surfaces haptiques, de matériaux OLED et de produits antimicrobiens augmentera.

Les véhicules autonomes constituent pour nous l’occasion de développer des matériaux entièrement nouveaux.
 

Développement en partenariat de matériaux automobiles

IMCD jouit d’une longue expérience en matière de conception de nouveaux matériaux pour l’industrie automobile.


Un constructeur automobile a récemment consulté IMCD afin de trouver un matériau susceptible d’alléger le poids des éléments structurels composant les véhicules. Après avoir consulté nos partenaires, nous lui avons proposé de remplacer les pièces métalliques par des éléments plus légers et plus durables correspondant à son cahier des charges. Ces pièces ont ensuite été soumises à un certain nombre de tests, réalisés de manière indépendante et par le client. Après une série de visites techniques et d’essais, le client a obtenu le produit souhaité.


Le défi a ainsi été relevé. Les panneaux de porte des véhicules ont été modifiés à l’aide d’une structure en nid d’abeille afin de réduire le poids de 20 %, ce qui a permis d’alléger l’ensemble du véhicule tout en renforçant les portes.

Pistes d’avenir : la mobilité augmentée

Bien que cet article ait exploré en détail trois tendances en devenir, la nouvelle mobilité est appelée à se propager bien au-delà, selon le groupe de travail d’IMCD sur la mobilité.


Face à une urbanisation croissante, nos modes de vie et de travail sont en pleine mutation. Livraison de colis par drone, taxis volants ou encore taxi-bulles hydroglisseurs, autant de concepts qui devraient bouleverser le secteur du transport tel que nous le connaissons.

La technologie sur laquelle reposent ces innovations évoluera en parallèle, les batteries des VE étant par exemple adaptées pour permettre d’alimenter les logements, ou les solutions web3 virtuelles faisant leur entrée dans le monde de l’automobile. De même, les infrastructures urbaines devront s’adapter à ces tendances : les bornes de recharge électrique se multiplieront et les véhicules de location pourraient se généraliser.


L’avenir, tel que nous l’anticipons, est celui d’une mobilité augmentée.

Consultez notre Banque de Ressources pour trouver la solution répondant le mieux à vos besoins. Ou contactez-nous dès aujourd’hui pour un entretien.

Yann Schnerb

Basé à St Denis, France / Responsable Advanced Materials chez IMCD.

Il a occupé pendant 24 ans des fonctions de responsable des ventes dans le secteur du revêtement automobile en Europe.

Passionné par les nouvelles solutions de réduction de l’empreinte carbone liées aux nouvelles mobilités, Yann est fier de contribuer à cette aventure. Il considère son rôle au sein d’IMCD comme une réelle occasion de proposer un éventail de solutions durables pour relever les défis de demain.